Quint Elise-Marie

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Titre de la thèse : "Perdre sa patrie : saint Augustin à l'épreuve du passé"

Direction : Mme Alexandra Michalewski (CNRS, Centre Léon Robin)

Thèse financée par un contrat doctoral de Sorbonne Université (école doctorale Concepts et langage)

Thèse inscrite en 2025

 

Résumé du projet de thèse :

La perte de la patrie, synonyme chez Platon de la chute de l'âme depuis le lieu où elle aurait contemplé les Idées, est solidaire d'un espoir du retour à notre partie véritable, dès lors que nous prenons conscience de notre véritable origine (Phèdre, 248b ; Timée, 90a-b). Philosopher n'est ainsi rien d'autre qu'espérer retourner, rentrer chez soi. Une fois que l'âme aura fait son temps ici-bas, elle se déliera du corps au moment de sa mort pour retrouver ce qu'elle avait jadis perdu. La perte n'était en somme qu'une punition temporaire, un passage ponctuel sur terre – à condition que l'âme ait purgé sa peine en vivant droitement.

Après avoir traversé les différents courants de la pensée néoplatonicienne, la perte définitive de la patrie se traduit dans la philosophie de Saint Augustin par une reconfiguration de l'âme humaine comme définitivement marquée par le péché originel et la chute de l'Eden qui est irréversible. Il s'ensuit une acception nouvelle du concept de passé – du rapport de l'homme à son origine et du retour de l'âme à celle-ci – que nous nous proposons d'étudier chez Saint Augustin. Il s'agira de se demander quelle est l'originalité de la pensée augustinienne eu égard au retour de l'âme à la patrie véritable, selon qu'il s'inscrit en continuité ou en rupture avec les différents auteurs des traditions néoplatoniciennes. Notons que ces métaphores sur le retour de l'âme ont une portée philosophique essentielle en ce qu'elles redéfinissent la place de l'homme, le type d'existence qui lui est réservée ici-bas : la "patrie perdue" fait ainsi directement signe vers l'identification d'un chez-soi véritable de l'âme humaine par distinction avec cet ici-bas auquel correspond sa vie incarnée. Elle  permet de redéfinir la vie humaine comme une aliénation, un exil dont il s'agit de guérir en prenant le chemin du retour jusque chez soi. La métaphore de la patrie perdue a ainsi une portée à la fois anthropologique, ontologique, épistémologique et théologique.

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